Le Dahu à cinq pattes est fier de vous proposer une rentrée qui décoiffe avec Philippe Burnel. Le plasticien meusien installe ses haut-reliefs au sein du collectif messin du 15 septembre au 23 novembre 2024.
Le style Burnel ? C’est avant tout un trait brut et foutraque qui gratouille, réveille nos esprits embrumés par la pensée dominante. Chez lui, « La Jeune fille à la perle » se revisite à 4h du matin en sortie de boîte de nuit. Son « Skinhead repenti » arbore casque prussien, ongles vernis et tatouage en forme de cœur.
Chronique des travers humains
S’il traite de nombreux thèmes, le fil rouge de sa création s’inspire souvent des comportements de l’être humain. « Plus précisément ceux qualifiés de stupides »,
nuance-t-il. « Ce sont les comportements rencontrés dans la vie de tous les jours, du petit monde du travail au petit monde du voisinage en passant par les faits de société, les travers humains. Cela avec un humour parfois féroce, une observation parfois cruelle, souvent critique, le tout étant à considérer comme un exutoire.» Les lâchetés de tous acabits, les noirceurs de l’âme humaine, les petits héros et les grands méchants : rien ni personne n‘est épargné par le miroir que propose l’artiste. Présentée en avant-première au Dahu à cinq pattes, sa réinterprétation de « La chute des anges rebelles » taille d’ailleurs avec jubilation un costard diabolique à Poutine.
Poésie et introspection
Pour autant, Philippe Burnel témoigne avant tout, au gré de ses oeuvres, d’une grande humanité. Il n’est qu’à voir son jardin, chez lui dans la Meuse, pour s’amuser de
clins d’oeil appuyés au Facteur Cheval et à une poésie loufoque qu’il a fait sienne. Mais sa patte et ses créatures lui appartiennent en propre, comme cette « Jeune fille pochtronée donnant du bon champagne à ses canaris » ou ce chat jaune à roulettes, témoins surréalistes de son imagination débordante.
En plus de vous garantir un salutaire éclat de rire sur la grande comédie humaine, l’oeuvre de Philippe Burnel vous offrira une confrontation dont vous ne ressortirez pas sans réflexion ni introspection.
Bio
Philippe Burnel, 59 ans, vit et travaille en Meuse. Autodidacte, il est venu au monde de l’art « inspiré par un bas-relief qui prenait vie dans un film de genre ». Impressionné, il suivra dès lors la route de l’art singulier comme moyen d’expression. Il a fait partie du Musée d’art brut et singulier de l’Art en marche à Lapalisse, a exposé notamment
à Montmartre, Lyon, Mâcon ainsi que, régulièrement, en Lorraine. Poétiques autant qu’impertinents, ses haut-reliefs semblent de papier mâché. Ils résultent, en fait, d’une technique qu’il a mise au point (alliant mousse sculptée, apprêt mixte et peinture acrylique), affinant ensuite sa formation académique avec un artiste figuratif. L’évolution de son travail a, par ailleurs, donné des sculptures hybrides, comme cette « Bonne Française » dont les côtes servent d’étagères à des chats, ou cet avion humain emportant des passagers sur son dos.
Ce qu’il faut retenir :
Sévèrement Burnel
Vernissage le vendredi 20 septembre 2024 à partir de 18h.
Exposition du 15 septembre au 23 novembre 2024.
au Dahu à cinq pattes, place du marché de la Chèvre à Metz. Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h.