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PETITE PRÉSENTATION DE LA VITRINE ÉPHÉMÈRE
Association d’artistes, artisans, créatifs
La Vitrine éphémère est une association réunissant des artistes, artisans et créatifs en Lorraine. Elle est née en décembre 2013 autour d’une poignée de créateurs partis du même constat : on n’arrive à rien ou pas grand-chose quand on reste isolé au fond de son atelier. Créer nécessite aussi de se confronter au regard des autres. Et montrer son travail, c’est également pouvoir le vendre et continuer ainsi à produire. Mais les artistes disposent de peu de lieux d’exposition. La grande majorité na pas accès au réseau des galeries et n’a pas les moyens de payer des salons. D’où l’idée de monter un lieu différent, d’inventer une alternative.
De l’envie à la concrétisation, il y a le coup de pouce décisif. Celui du propriétaire d’un ancien café-restaurant à Metz, qui relève le pari et propose de prêter son commerce pour six mois. Après quelques coups de fil pour étoffer les troupes et un peu de rénovation des lieux, la première Vitrine éphémère ouvre ses portes. Une dizaine de créateurs y présente des travaux très variés : peinture, sculpture, mobilier, de facture classique, hyper contemporaine, réaliste ou brute. Et chaque membre active son réseau pour assurer un succès honorable aux vernissages mensuels, en plus d’une ouverture hebdomadaire.
Le provisoire se met à durer un peu…
Le collectif, encore informel, se structure. Il existe tant de magasins vides et tant d’artistes en demande, que l’aventure éphémère dispose de tous les atouts pour devenir pérenne. L’association La Vitrine éphémère voit donc officiellement le jour en 2014. Son objectif : lutter contre la désertification des centres-villes, tout en proposant une visibilité aux artistes. Car, lorsque les commerces ferment, ils laissent un rideau baissé, que le temps vient ternir ou progressivement recouvrir de graffitis. Tout le monde y perd. Les propriétaires dont les locaux se dégradent, les commerçants alentours, dont la situation se dévalorise, et les habitants qui n’apprécient guère un environnement qui semble à l’abandon. Nous, artistes, pensons que nos œuvres peuvent habiter ces lieux, le temps de leur vacance. C’est pour cela que La Vitrine éphémère est née. Elle devient le lien entre les créatifs et les propriétaires de locaux temporairement libres. Elle permet à des créateurs d’exposer à moindre frais, de faire connaître leurs travaux, tout en redonnant vie à des commerces, des quartiers, en y attirant le public. Au final, le partenariat propriétaire-artistes devient moteur de dynamisme local.
L’idée semble évidente, elle est en réalité audacieuse. D’abord parce que certains propriétaires peuvent préférer une cellule vide à une occupation gracieuse ou précaire. Ensuite, parce que les artistes sont souvent isolés, voire individualistes et donc peu enclins à s’inscrire dans une discipline collective.
Passé d’une dizaine à une vingtaine de membres, le collectif La Vitrine éphémère redouble d’énergie pour se faire connaître. Réseaux sociaux, vernissages mensuels, soirées-événements, médias et démarchages viennent en soutien d’une notoriété naissante. Poids lourd du commerce en Moselle, le centre Géric de Thionville va même solliciter l’association pour organiser une manifestation artistique (en 2015 et 2016) au profit de sa clientèle. Une prestation qui appuiera la notoriété, mais aussi les finances du collectif. (…)
Puis c’est un autre centre commercial incontournable du département, le Saint-Jacques à Metz, qui fait à son tour confiance aux artistes pour pallier la crise du commerce de centre-ville. Cette fois, La Vitrine éphémère y installe une galerie (exposition-vente) dans l’une des plus grandes cellules inoccupées. Cette installation au cœur de la ville, qui ne devait durer qu’un trimestre, se prolonge près de deux ans. Le public répond massivement présent et se fidélise. Cette nouvelle visibilité permet au collectif de grandir encore puisqu’aujourd’hui, il compte une cinquantaine d’artistes.
Mais face aux sollicitations de plus en plus nombreuses, l’association se trouve confrontée à de nouvelles nécessités. D’abord, le besoin d’instaurer un comité de sélection des artistes afin de conserver un équilibre aussi fragile que nécessaire : présenter des œuvres variées (styles, techniques, etc.), de qualité puisque toutes proposées à la vente, maintenir une cohérence de l’ensemble, imposer un rythme de création aux membres afin d’offrir chaque mois des nouveautés… Ensuite, l’obligation d’imposer des règles liées à la multiplication des plages d’ouverture de la galerie (du lundi au samedi en continu).
Ainsi, chaque membre doit devenir pleinement acteur du collectif, qui ne compte que des bénévoles. Il faut tenir les permanences (et même, le planning des permanences !), créer des affiches et flyers, imaginer chaque mois une nouvelle scénographie, cuisiner pour les vernissages, faire le ménage, fabriquer le mobilier d’exposition, rédiger la newsletter…
Si ces contraintes sont acceptées, c’est qu’elles sont inhérentes à l’esprit collectif. Car ainsi, les artistes se rencontrent, échangent, s’aident, renouvellent leurs idées et inspiration, trouvent des solutions techniques et vendent leurs travaux à des conditions très intéressantes. Par ailleurs, La Vitrine éphémère est autonome pour assurer son fonctionnement, elle ne bénéficie d’aucune subvention publique et ne propose en aucun cas un « dépôt-vente » à ses membres.
Aujourd’hui, la cellule qu’occupait La Vitrine éphémère au centre de Metz a trouvé un locataire conventionnel. L’association a donc déménagé. Et le même centre Saint-Jacques, géré par le groupe Klepierre, a proposé aux artistes de s’installer dans deux autres cellules. Cette offre généreuse démontre le bienfondé de la démarche : occupés par l’association, les locaux sont mieux mis en valeur et trouvent plus facilement un repreneur, mais de plus, le public a massivement répondu présent. Un public qui, dans sa grande majorité, n’était jamais entré dans une galerie ou même un musée. L’esprit associatif, la situation originale dans un centre commercial, ont permis d’abattre ces barrières qui empêchent parfois de franchir le seuil d’une galerie « conventionnelle ». Le montant des ventes d’œuvres démontre cet engouement : près de 25 000€ en 2015 suivi de 33 000€ en 2016. (…)
A la satisfaction de toucher le plus grand nombre, s’ajoute celle de voir plusieurs adhérents partir pour rejoindre le circuit traditionnel des galeries, grâce à la visibilité offerte par l’association.
Pour continuer à grandir, La Vitrine éphémère s’est rapprochée de Metz Métropole afin d’organiser des expositions dans d’autres lieux insolites. Opéra, conservatoire régional, musée, église désacralisée… font partie des projets 2017 engagés. Par ailleurs, les deux cellules occupées vont permettre de proposer d’un côté, une galerie collective d’expo-vente ; de l’autre côté, un espace pour des expositions personnelles des adhérents et d’artistes invités. A plus long terme, l’idée phare reste l’organisation d’un événement annuel pérenne et d’envergure. Un week-end réunissant des dizaines d’artistes, autour d’animations culturelles, et proposant une rencontre avec le public dans un environnement original. Un moyen aussi d’assurer une autonomie financière à l’association.
Mais ces évolutions, ces projets, se heurtent à un besoin grandissant de gestion. Une vraie difficulté pour des créatifs ! Tenir à jour un stock d’œuvres, éditer des factures, gérer une caisse, des paiements, selon un fonctionnement très atypique et spécifique, n’est pas aisé. La Vitrine éphémère fonctionne actuellement avec un logiciel « maison » imparfait, et le besoin d’un véritable système de comptabilité sur-mesure se fait de plus en plus pressant. C’est pour financer cela que l’association postule au prix IFCIC Entreprendre dans la culture. Ainsi que pour bénéficier d’un accompagnement dans un domaine qui nous est certes éloigné mais reste absolument nécessaire. D’autant que nous sommes convaincus que le concept de La Vitrine éphémère peut être recopié dans de nombreuses villes confrontées aux mêmes problématiques de commerces vacants et d’artistes en mal de lieux d’exposition. Pour faciliter cette multiplication, l’existence d’une sorte de « kit de lancement » en faciliterait le développement.
Pour conclure, emmener une cinquantaine d’artistes dans une telle aventure n’est pas simple. Association gérée uniquement par des bénévoles, La Vitrine éphémère a atteint la taille d’une PME qui fonctionnerait un peu comme une Scop. C’est extrêmement lourd. Pour pouvoir faire face, pour se concentrer sur son domaine artistique, elle doit impérativement alléger et simplifier l’aspect comptable de son activité. D’autant que chaque mois, elle enregistre de nouvelles demandes d’adhésions. Des artistes qui ne demandent qu’à se prendre à main, mais ont besoin d’un peu de soutien.